Sommaire :
- Histoire et Impact sur les Antilles
- Mme Sarra Gaspard “Héroïne dans la lutte aux Bactéries !”
Histoire et Impact
Cet insecticide a été utilisé pendant des années dans les plantations de bananes !
L’histoire de la contamination commence dans les années 50, quand la pression du rendement à tout prix dans les bananeraies a amené à utiliser massivement des pesticides.
En Guadeloupe et en Martinique, le chlordécone a eu pour objectif de lutter contre le charançon du bananier, un coléoptère dont les larves creusent des galeries dans le bulbe du bananier. Jusque là, c’est le HCH, un autre pesticide, qui était utilisé mais lorsqu’il a été interdit, le chlordécone a été testé pour le remplacer. Un rapport quantité-efficacité attractif pour les producteurs a conduit à l’utilisation de cette molécule assassine, malgré les suspicions déjà révélées.
Le chlordécone est un pesticide organochloré très persistant, ce qui signifie qu’il reste dans l’environnement pendant des décennies. Il a contaminé les sols et les rivières provoquant une crise sanitaire majeure aux Antilles. Aujourd’hui, on estime que 90% de la population en Martinique et en Guadeloupe sont touchés par ce pesticide.
Les effets du chlordécone sur la santé humaine sont graves. En effet, le chlordécone est un perturbateur endocrinien. Il est cancérigène (prostate, sein, testicules, ovaires). Il est responsable de malformations congénitales et d’autres problèmes de santé tels que l’endométriose par exemple.
Une étude récente met en évidence un impact sur les fonctions cognitives des enfants.
Cette étude menée en Guadeloupe sur 576 enfants d’âge scolaire par l’INSERM (institut national de la santé et de la recherche médical) a démontré une diminution du raisonnement perceptif, de la mémoire de travail et de la compréhension verbale, ainsi qu’une diminution de 0.67 points de QI mesuré sur l’échelle d’intelligence de Wechsler!
Rappelons que les conséquences du chlordécone avaient déjà été envisagées en 1950.
En 1990, l’Hexagone se positionne et interdit l’utilisation du pesticide… mais accorde toutefois une dérogation aux Antilles suite au lobbying des producteurs de bananes. C’est ainsi qu’ils ont continué à écouler les stocks durant au moins 3 ans supplémentaires.
Les Antilles ont été abandonnées face aux risques pour leur santé et leur environnement, alors que la France hexagonale a adopté des normes plus strictes pour les pesticides. Le récent non-lieu qui a également été rendu est criant d’injustice au vu des conséquences (sanitaires et environnementales) encore présentes dans le quotidien des antillais
Les Antilles ont été abandonnées face aux risques pour leur santé et leur environnement, alors que la France métropolitaine a adopté des normes plus strictes pour les pesticides.
L’histoire du chlordécone aux Antilles soulève également la question des inégalités économiques entre les Antilles et la métropole. Des fonds européens soutiennent la culture de la banane, dite “sous perfusion”.
Aujourd’hui, pour limiter l’impact du chlordécone dans notre alimentation, il est crucial d’être conscient des enjeux, des solutions:
– analyse des sols (fredon)
– analyse sanguine (Ireps)
– vigilance pour les cucurbitacé (la molécule doit être absente des détections ou la culture doit être hors sol)
– vigilance extrême pour les légumes racines
– les échanges doivent être soumis à cette attention!
Rappelons que la molécule, lourde, ne remonte pas dans la sève et que les fruits, y compris les bananes ne sont donc pas des aliments à risque.
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Une solution biodégradable pourrait exister afin de dépolluer nos sols, des recherches basées sur la valorisation de la biomasse menée par la Professeure Sarra Gaspard et son équipe sont très encourageantes:
– utilisation du charbon actif pour dépolluer les sols et les eaux, et ce, à partir de la sargasse
– identification de bactéries pouvant dégrader la molécule de chlordécone.
En fin de compte, le cas du chlordécone en Martinique et en Guadeloupe est un exemple alarmant des conséquences néfastes de l’utilisation irresponsable de pesticides. Nous devons apprendre de cette expérience et travailler ensemble pour protéger notre santé et notre environnement, cela peut être en soutenant les initiatives locales qui travaillent à résoudre ce problème, en mettant en place des méthodes de jardinage durable ou en privilégiant les agriculteurs locaux.
Être un Zabonné, c’est devenir un acteur écocitoyen. Notre application d’échange de fruits et légumes vous permettra d’acquérir une flexibilité dans vos échanges, de trouver des personnes intéressées par le fruit de votre jardin et de trouver de la variété dans les jardins du voisinage. Tout ceci, en contribuant à la réduction du gaspillage alimentaire et à notre impact environnemental…
